lundi 3 août 2015

Cynthia Fleury - Rééquilibrer les tendances naturelles...




Source : Site de Jean-Philippe Barrey.

"Je nous crois spontanément tous « libéraux » et de droite : nous avons tous le souci naturel de veiller à notre préservation, de nous préférer toujours à autrui sans réelle mauvaise intention, de faire tout ce qu'il y a en notre pouvoir – au risque que cela entre en concurrence avec l'intérêt d'autrui – pour nous « conserver » de la meilleure des façons possibles. Dans sa version digne et impérative, cela s'appelle le conatus, cet « appétit de vivre » qui, selon Spinoza, s'identifie à l'appétit de soi. Mais si naturellement « libéral » et de droite fait sens, je vois mal comment cela fait sens politiquement, voire intellectuellement. A moins d'œuvrer à faire en sorte que ce souci primordial tourne à la caricature. Bref, de ce point de vue, je perçois mal la pertinence et la valeur politiques de voter à droite. Faire de la politique, résister au libéralisme ou voter à gauche n'est-ce pas considérer que le travail du politique consiste précisément à rééquilibrer les tendances naturelles et à veiller à ce que le naturel ne dégénère pas ? Faire de la politique, c'est lutter contre l'entropie naturelle et non la renforcer."  p 104-105




Cynthia Fleury le 14/03/2015 - Photo : Virginie, Le Chêne parlant

*Cynthia Fleury, Les pathologies de la démocratie, Fayard, 2005, ISBN : 2-213-62322-8

2 commentaires:

  1. Intéressant.

    (Au fait, merci, votre commentaire sur mon blog m'a inspiré une phrase. ;-) )

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  2. Le contraire m'eut étonné, cher Cédric.

    C'est plaisir que de vous lire à nouveau. Soyez le bienvenu. Belles lettres à vous, amicalement, Virginie.

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