dimanche 24 mai 2015

Mad men, un souvenir du présent - Les nouveaux chemins - Adèle Van Reet...

Petite histoire de l'Afrique - Catherine Coquery Vidrovitch - partie 2

mercredi 20 mai 2015

"A la recherche de la place idéale ?"par Virginie Chrétien - Slow Classes numéro 5.



Chers amis,

La vie n'est-elle pas  trop triste pour pédagogiser triste ?

Le Magazine Slow Classe porte haut le drapeau de la pédagogie vue sous des aspects novateurs, ludiques, respectueux des savoirs de l'histoire et des cultures.


Au sommaire de la quadrature de Nathalie Dillen :
Le fabuleux destin des insectes, au bout du préau, par Pierre-Yves Lenoir
Petit poilu à l’école de la vie, Entretien avec Céline Fraipont et Pierre Bailly, par Julie Dall’Arche
  • DOSSIER :  L’école prend-elle trop de place ?
    Entretiens avec John Rizzo, Etienne de Callataÿ et André Stern, par Nathalie Dillen
    L’obligation scolaire : Msieur, à quoi ça sert ?, par Eric Gratia
    Allongement du tronc commun ? Petit précis de botanique, par Eric Gratia
    A la recherche de la place idéale : la Finlande (dé)range ses matières, par Virginie Chrétien
    L’école creuse sa route et ses maux, par Jean-Pierre Lepri
    Tant d’école ou temps d’école ?, par Frank Andriat
    La place de… l’ennui, par Julie Dall’Arche
    La vie apporte tant de stimulations : l’instruction en famille, par Nathalie Dillen
    Des leçons vertes pour contrer le déficit de nature, par Chloé Cornélis
Comment l’école a aidé mon fils à sortir de l’autisme, par Senta Depuydt
Le bulletin de… Jules César, par Julie Dall’Arche et Nathalie Dillen
4 trucs pour… initier votre enfant au temps qui passe, par Hugues Libotte


Pour en lire plus, cliquez sur le lien :

Slow Classes numéro 5 




samedi 9 mai 2015

Plasticité du bonheur ? Pourquoi la quête du bonheur est-elle si triste ? Raphaël Enthoven s'entretient avec André Guigot.

Plasticité du bonheur ?


Quelle différence entre bonheur et bien être ? Le bonheur est-il le soulagement d'un mal passé ? Une suspension de la douleur ? Une intensité ?

La vidéo d’« Arte philosophie » avec André Guigot consacrée au « Bonheur », apporte quelques réponses essentielles.

 On pourra s’interroger  - peut-être interroger les philosophes – sur la question du mélange, des connexions qui font de l’embrassement un embrasement.

Si le bonheur se situe à la croisée d’une rencontre.  Contenu tout entier situé dans la percussion de deux âmes solitaires.  Etincelle produite du choc de deux billes lancées l’une vers l’autre à pleine lenteur. Que peut-on dire de plus ?  Ne peut-on aller plus loin ?


Raphaël Enthoven - Photo : Virginie, Le Chêne parlant

Développements…

Lorsque la chercheuse en pédagogie Britt-Mari Barth élucide les mécanismes des déstabilisations psychiques, pour indique : « Nous sommes tous, même le jeune enfant, très sensibles au jugement que notre interlocuteur porte sur nous et nous nous trompons rarement pour le discerner. Quand ce jugement est négatif, il influence de façon négative notre capacité à fonctionner intellectuellement. Le contraire est également vrai. Il y a des gens qui nous rendent intelligents, et il y en a d'autres avec lesquels on se sent bête. » 2*

Au travers de ce qui pourrait passer pour une simple anecdote – soit dit en passant vécue par beaucoup – nous mesurons à quel point un fait, un dire, une situation, un échec, une réussite non seulement nous affectent mais nous transforment. En profondeur.
Or, ces influences, ces modifications, ces transformations, passionnantes sont trop peu souvent évoquées en philosophie.
Les raisons organiques sont peut être à creuser aux fondations de cette discipline (atomisme, etc.)

Poursuivons… Petit détour par le chemin de la lecture...



"Le chemin des livres" Photo : Arteide Studio


Quand on offre aux élèves un moment de lecture dite « magistrale » - l’adjectif est évocateur. On se laisse emporter par la vérité de l’expérience vécue. Universelle ? En tout cas commune à beaucoup. C'est la communion, la dissolution du temps observé chez ce public d'enfants.  Il n'est qu'à voir le regard vigilant d'un élève découvrant le système solaire dans un album documentaire, scrutant la moindre étoile, cherchant le plus petit satellite pour en prendre la mesure.
De la magie ?
Naturellement, non…

Plus que l’artifice stylistique ou la construction théâtrale du lecteur, c'est le pouvoir absolu des mots, qui, tout à coup, viennent modifier une vie, agissent – ont une action - jusqu’à nous transporter dans des univers dénués de temps et d’espace. Des dimensions où l’on se laisse entraîner, saisis de l’attente provisoire, le secret espoir, d’une fusion des molécules de la connaissance, des opinions, des pensées d'autrui avec les nôtres.
Romain Gary ne dit rien d’autre 3*. La littérature est fondée sur des tours, des artifices nécessitant de longues heures d’écriture. Une adresse où les retours, les détours, les reprises, bref, les ingrédients du récit se dissolvent, où la structure, les étapes de construction, l’intention de l’auteur s’effacent. Une illusion où seul le naturel, l'aisance, la facilité, transparaissent. C’est un état de maîtrise tel que la réalité et la véracité soient la promesse du texte, et provoque un souverain bonheur.

Edward Hopper 

Compartiment C, voiture 193.  1938. Collection I.B.M. New-York


Lire est une rencontre.
Il est des textes qui vous prennent par la main, vous saisissent, vous embrassent, vous accompagnent et vous révèlent à vous-même. Des guides providentiels qui vous consolent, vous aident, vous protègent, vous structurent. La littérature chez Romain Gary, corrige, amende la déception que l'on peut rencontrer à l'égard de la vie.
L’écrit détient un pouvoir purificateur, soigne, prend aux tripes, mais attention sans constituer  une fuite, rappelle Julien Roumette. L'aptitude de la littérature à faire comprendre la vie - à nous parler, à nouer des contacts, à communiquer des énergies, des rages, à affiner, affirmer notre esprit, nous frotter à toutes sortes de réponses, d’incarnations d'expérience, de réticences, d’inquiétudes, de tourments - est éternelle. La littérature peut changer une manière de penser. Voilà sa puissance camusienne.  « lire ça aide à vivre. 4*  Pas seulement à parler et à écrire sa propre langue le mieux possible, mais aussi à penser, et à rêver, et à imaginer, et à ouvrir au fond de soi quelque vanne invisible. » Précisément, se sentir en communion (humaine et culturelle). Se confronter aux expériences millénaires. « Comme dit Descartes, la lecture est une conversation qu'on mène avec les meilleurs esprits de tous les temps... »5*.

Creusons ce phénomène. Essayons d’en déterminer la nature. Cernons-le d’un peu plus loin.


Photographe ? 

Cela aurait-il à voir avec la plasticité cérébrale ?

Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche à l'institut Pasteur, nous explique comment évolue notre cerveau depuis la naissance :  « Quand le bébé humain voit le jour, il possède cent milliards de neurones qui cessent alors de se multiplier. Mais son cerveau est loin d'être terminé, car les connexions entre les neurones, ou synapses, commencent à peine à se former : seulement 10% d'entre elles sont présentes à la naissance. Les 90% restantes vont se construire progressivement jusqu'à l'âge de quinze - vingt ans. Dans un cerveau humain adulte, on estime à un million de milliards le nombre de synapses qui relient nos cent milliards de neurones ! En moyenne, chaque neurone est en communication avec dix mille autres. » 6*  Elle ajoute, combien, à partir de la naissance « Le développement du cerveau se poursuit désormais en relation étroite avec l'environnement physique et affectif du bébé. Les réseaux de neurones commencent à fonctionner sous l'influence de facteurs extérieurs. Ce fonctionnement entraîne une nouvelle phase de modelage des connexions. » 7* La neurobiologiste insiste sur « l'importance des interactions avec le monde extérieur dans la construction du cerveau. Ils montrent que le cerveau n'est pas d'emblée câblé comme un  ordinateur et que rien n'est irrémédiablement figé. On parle de « plasticité » pour qualifier cette propriété du cerveau à se modeler en fonction de l'expérience vécue. » 8*

La « plasticité cérébrale », effectivement, joue un rôle essentiel dans chacune de nos études, chacun de nos apprentissages.

Retour vers le bonheur…

Comme André Guigot l’indique dans la vidéo 1*, quand on donne un baiser « C’est le corps tout entier qui est embrassé. » Ceci, bien sûr, se produit des deux côtés…
L’échange dans ces conditions, s’apparenterait davantage à la production d’un feu nucléaire. Dilatations croisées de deux essences émettant une lueur – appelons-la énergie, affection, force vitale, libido, qu’importe – en tout cas un surgissement toujours renouvelé, inconnu, inattendu, imprévisible – im-pensable.

Et de cet entremêlement de nuances, de l’interpénétration d’ondes premières, émerge de nouveaux contrastes, des opacités nouvelles, des transparences complémentaires. Des milliards de richesses plastiques, impalpables et mouvantes.

Les amoureux sont millionnaires en autre.


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André Guigot est l'invité de Raphaël Enthoven dans "Philosophie"


Cliquez ici pour accéder à la VIDEO 


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1* Bonheur - André Guigot est l'invité de Raphaël Enthoven dans "Philosophie"

2* Britt-mari Barth, Le Savoir en construction, Retz, Paris, 2004, ISBN : 978-2-7256-2234-7
le savoir en construction, p 153,
3* Les nouveaux chemins de la philosophie, émission de Raphaël Enthoven, consacrée à l'art de l'enfance, Romain Gary du mardi 26 janvier 2010, avec Julien Roumette, professeur à l'université de Toulouse 2 Mirail.
4* Danièle Sallenave, Nous on n'aime pas lire, Gallimard, 2009, En itallique dans le texte, P 17.
5* Danièle Sallenave, Nous on n'aime pas lire, Gallimard, 2009, En itallique dans le texte, Op, cit, P30.
7*  Ibidem.
8*  Ibidem, p 68.




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Lumières ? 

jeudi 7 mai 2015

Journal d’information ou déformation ? Questions sur la liberté du lecteur. Virginie Le Chêne parlant



S’il existe un programme auquel personne n'échappe… ou presque, c’est bien celui du journal d’information… Papier. Numérique. Télévisé.
 Le journal… Télévisé... A priori, quoi de plus banal ? De plus anodin ? De plus fiable ? Visionné chaque soir, justifié au nom d’une vérité - objective et inattaquable - nous désignons ce programme comme le plus sûr moyen de nous informer sérieusement. Au point que nous l’envisageons comme une obligation implicite. Un objet de raisonnement idéal. Une religion. Ne parle-t-on pas de « grand-messe du 20 heures ? » 
Satisfaisante ? Peut-être pas autant qu’on pourrait le penser…Information réelle ou suite de faits divers rebattus jusqu'au vertige, collés les uns aux autres en un éternel présent débarrassé d'analyses 1 *   ? 
Cédric Lagandré, n’y va pas par huit écrans. Pour le philosophe, pas de doute : « Il n'y a plus rien à penser. L'actualité pure ne fait plus penser-à... » 2 * 

C’est que… Sans vouloir couper le programme en quatre… 
On ne nous dit pas tout !…  
Il existe d’abord une confusion savamment entretenue entre fait-divers et information, laquelle n’est pas nouvelle. Des  pages déjà inscrites au milieu du 19ème siècle reprochent la médiocrité des informations, font critique d’une présentation instantanée des évènements, découpés en bribes, débarrassés des liens qui les unissent. Henry David Thoreau va jusqu’à dénoncer ce mythe d'une information nécessaire... « Et je suis sûr de n'avoir jamais lu dans un journal aucune nouvelle qui en vaille la peine. Lisons-nous qu'un homme a été volé, ou assassiné, ou tué par accident, qu'une maison a brûlé, un navire fait naufrage, un bateau à vapeur explosé, une vache a été écrasée sur le Western Railroard, un chien enragé tué, ou qu'un vol de sauterelles a fait apparition en hiver, que point n'est besoin de lire la réédition du fait. Une fois suffit. Du moment que le principe nous est connu, qu'importe une myriade d'exemples et d'applications ? Pour le philosophe, toute nouvelle, comme on l'appelle, est commérage, et ceux qui l'éditent aussi bien que ceux qui la lisent ne sont autres que commères attablées à leur thé. » 3 * 


Photo : Dennis Zilotto


Tout journal - qui se respecte ? - ne mélange-t-il pas allègrement catastrophe naturelle, météo du jour et bagarre qui vire à l’émeute ? Sans hiérarchie, sans esprit d’analyse ni reprise historique des faits ? Ainsi le journal télévisé d’une chaîne nationale traite-t-il à 20h25 - 4 * de sujets aussi divers que ceux du marathon, du foot, jusqu’au bassin d’Arcachon, en passant par Jennyfer Aniston (star de la série Friends) venue présenter son dernier film. Le commentaire du journaliste à propos du marathon en dit long, constitue la clef de voûte d’une cathédrale de  réflexions ; une leçon de vie à elle seule… Méditons : « Courir, courir, encore courir après qui, après quoi, à chacun son choix… » 4*
        Poétique et spirituel. Ou… Constat de vide ordinaire ? Assertion quoi qu’il en soit ne satisfaisant en rien notre besoin de comprendre… On peut le penser, non ? 

L’enjeu se situe bel et bien dans la définition du mot « information » 5*. Qu’entendons-nous par le fait « d’être informés » ?

Ne tournons pas autour du costume, le vêtement est ambigu. Le tissu du concept se fait flottant, transformable. La taie recouvre deux oreillers. 

La première étant celle de « recueillir des renseignements », soit collecter des faits bruts, tels quels. Dans ce cas, l’information dite neutre, objective du « Deux hommes armés sont entrés dans un magasin parisien à 2 heures. » ne nous apporte rien sinon d’être « mis au courant ». C’est un peu comme jeter - jours après jour - ses tenues sur le sol de son salon. Déshabillage accroissant notre désir voyeuriste. Mise à nu n’apportant pas grand chose – mis à part, peut-être, (espérons-le) pour la seule personne directement concernée par l’affaire… Soit, le conjoint... Et peut-être – qui sait - le voisin ? … Extension du domaine du bazar en tout cas. La question étant de savoir comment traiter cet amoncellement de robes, tee-shirts, pantalons et autres chaussettes – en général pas trop sexy ? Réponse : fourrer tout ce linge sale dans le tambour de la lessiveuse. Action nécessitant, à tout le moins, la connaissance voire une certaine maîtrise, des matières, éléments et autres couleurs de la pensée. Sinon gare aux feutrages et autres rétrécissements des idées. 
Edgar Morin nous l’écrit explicitement  : « […] la connaissance ne se réduit pas à des informations ; la connaissance a besoin de structures pour pouvoir donner du sens aux informations […] ». 6*



Passons maintenant à la seconde définition…
Cette dernière pare l’information du sceau de l’analyse. 5 *
Edwy Plenel 7*, nous révèle - lors d’une excellente rencontre consacrée à la liberté de la presse - combien, pour lui, les articles par exemple ceux rédigés dans le journal numérique « Médiapart »  doivent  « Apporter des informations et pas des opinions. Apporter ce qui se trouve au cœur de l’actualité. », avant que d’ajouter d’un phrasé si caractéristique : « Faire du numérique l’inverse de l’immédiateté, de la superficialité, du flux continu… »
Ce faisant, le journaliste entend apporter une expertise au lecteur. Une technicité. Un savoir-faire. Une réflexion. Le co-fondateur de Médiapart dans la dernière partie de la vidéo, ajoute :


« Nous sommes sommés d’apporter une plus-value… Il faut convaincre le public qu’un article peut lui apporter quelque chose.  Par l’enquête. Par le reportage.  Par l’analyse… Ne pas être un lieu de précarité, de flux… » 


Edwy Plenel - Photo : Le Chêne parlant
« Pourquoi faut-il une presse libre ? » Salon du livre d’Arras

Analyser réclame de penser les faits sur plusieurs plans :

  Les Relier 8*   au niveau de la logique. 
 C’est contrer les faits «  omnibus » dénoncés par Pierre Bourdieu. Dépasser « l'insignifiant », « l'anecdotique » 9*  mis en avant dans les médias de masse. Le sociologue analyse, décrypte l'univers des journalistes de l’information... «  […] les faits divers, ce sont aussi des faits qui font diversion. Les prestidigitateurs ont un principe élémentaire qui consiste à attirer l’attention sur autre chose que ce qu’ils font. Une part de l’action symbolique de la télévision, au niveau des informations par exemple, consiste à attirer l’attention sur des faits qui sont de nature à intéresser tout le monde, dont on peut dire qu’ils sont omnibus – c’est-à-dire pour tout le monde. Les faits omnibus sont des faits qui, comme on dit, ne doivent choquer personne, qui sont sans enjeu, qui ne divisent pas qui font le consensus, qui intéressent tout le monde mais sur un mode tel qu’ils ne touchent à rien d’important. » Il faut bien prendre la mesure « Le fait divers, c’est cette sorte de denrée élémentaire, rudimentaire, de l’information qui est très importante parce qu’elle intéresse tout le monde sans tirer à conséquence et qu’elle prend du temps, du temps qui pourrait être employé pour autre chose. » 9** 

En journalisme, déterminer la cohérence des évènements, établir ce qui les distinguent ou les rapprochent, croise – voire rejoint - le travail de l’historien.
Nicolas Offenstadt 10*  dans la première partie de sa conférence consacrée à « L’engagement de l’historien » décortique son métier de manière claire et limpide. Ce dernier explique combien lire un document, en restituer l’essence, réclame de «  pouvoir entrer dans la culture de ce dont on parle.  Il faut avoir des préalables pour pouvoir lire les documents d’époque. » Il s’agit bien d’un travail critique fait d’analyses, de distanciation, de réflexions, de méthodologie. « Un vrai artisanat… » où les faits sont établis, placés dans leur historicité. 

Il s’agit, pour reprendre les combats d’Edwy Plenel, de faire face aux régressions. Aux facilités. Aux raccourcis. Aux vocabulaires 11* biaisés. Aux confusions sordidement volontaires ou attachées à un poil de bêtise, fauchant nos réflexions à la racine du cou, réduisant notre cervelle en des réflexions pygmées.  Le militant se dresse contre l’homogénéisation 12*  dénoncée – avec des années d’avance - par Pierre Bourdieu. 
Dans cette permanence, omniprésence du présent, où le prêt-à-penser de basse couture habille les esprits, où une mode chasse l’autre, où la pensée est pliée sur le fil de l'AFP 13*, toute projection vers l’avenir est difficile voire impossible. En effet, dans ce contexte, l’information est réduite à une collection d’instantanés succédant les uns aux autres - en un éternel présent.  Chaque fait comme l’indique le philosophe Raphaël Enthoven « devient un précédent sans précédent ». Autant de pièces uniques, séparées, disjointes – décousues – rapidement confectionnées, indépendantes les unes des autres, ancrées dans leur présent, interdisant d’établir des connexions, de réaliser un processus de raisonnement. L’évènement dans ces conditions « ...n'est plus pensé dans son historicité réelle, mais, sur un mode imaginaire, comme une panoplie... » 14*  Les faits, dans ce contexte, sont autant de polaroïds passés et repassés, travaillés, coupés, re-découpés, transformés, juxtaposés dans le but affiché de chopper l’œil du buveur d’images. D’offrir le maximum de spectacle en un minimum de verres. 
La présence de l’émotionnel et du « compassionnel » pour reprendre les mots de Maurice Ulrich 7 * y sont tellement observables.



Naturellement, gavés de ces saynètes, nous voici devenus zappeurs compulsifs inscrits aux spectateurs anonymes - conduite accompagnée de troubles envahissants d’une pensée déficitaire et ce - cerise sur le cocktail -  doublé d’une atteinte sévère de l’attention. 

Face à ce constat dur, sans concession, il serait facile de militer en faveur de l’abstinence : la suppression pure et simple des informations, de la télévision.  
Mais cette position de principe – certes confortable individuellement – est-elle soutenable collectivement ? 
Fermer les yeux ne modifie en rien la réalité. Ce qui est. Est. Qu’on y adhère ou pas. Nier le problème ne supprime en rien son existence. Au contraire, ne serait-ce pas le meilleur moyen d’instaurer un laisser-faire préjudiciable ?

Ne faut-il pas – au contraire – passer à la vitesse de la pensée ?
Construire un regard critique ? Entrer dans un temps long ? Patient ? Serein ? C’est ce que nous explique la passionnante – et non moins passionnée - Cynthia Fleury 15*, le 14 mars 2015, dans une rencontre au théâtre de l’Odéon consacrée au courage chez Hannah Arendt. L’inverse de la productivité horaire prônée par les adulateurs des performances de l’argent. 


Cynthia Fleury - Odéon, le 14 mars 2015 - Photo Le Chêne parlant 

Savourons… Dégustation à petites gorgées pétillantes et fruitées…

Cynthia Fleury : Ici, nous sommes dans un espace parrèsiastique. …C’est-à-dire que nous tentons de discuter ensemble de choses qui nous importent, qui renvoient à notre destin commun. Et en même temps, nous tentons de dire des choses parfois désagréables. Parfois difficiles… Nous prenons un peu de temps long.
Dans un espace parrèsiatique le temps s’étire. C’est-à-dire que nous allons rester ensemble – quoi ? -  une heure… Un peu plus… Et en fait, nous allons rester ensemble beaucoup plus longtemps. Et c’est ça qui est intéressant, c’est que tout à coup nous créons un espace temps. Et cet espace–temps va porter chacun de nous ailleurs. 
Face à la télévision… Je ne veux pas diaboliser la télévision. Face à une certaine manière de réduire l’espace parrèsiastique, au contraire de recréer du jeu de la parrésia au sens de Foucault. 
Raphaël Enthoven : C’est-à-dire que quand Arendt parle de monde. Une des possibilités du monde qu’elle décrit c’est la persistance de cette communauté au-delà de sa dissolution à 16h30 ?
Cynthia Fleury : Tout à fait.

Cynthia Fleury et Raphaël Enthoven
Odéon - Le 14 mars 2015 - Photo : Le chêne parlant

Le bon archéologue fonctionne dans l’intelligence du temps, s’appuie sur ses connaissances, creuse le terrain, étudie le milieu, attaque les idées reçues à coup de pioches, dégage à grandes pelletés – mais, également - met à jour les clichés à petites truelles, non sans dégager lentement – tout en douceur - les trésors culturels à fines touches de pinceau. Produire un travail de fond, suppose donc de savoir lire, décrypter les strates du passé.
C’est également prendre parti. Aucune analyse ne résiste à la connaissance, à l’histoire, à la personnalité de son auteur. Edgar Morin le démontre, non sans brio, dans son excellent essai – toujours d’actualité -  science avec conscience 6*.  

Edwy Plenel l’affirme clairement : « Notre richesse ne va pas à des actionnaires mais à ceux qui produisent des richesses au service du public. » Il ajoute : « Mes partis pris doivent rencontrer ceux des lecteurs. » 7 *
C’est dans la confrontation d’idées différentes, de points de vus argumentés qu’émergera une pensée plus riche et plus féconde. 

Alors ?… Quel type de presse désirons-nous lire ?
Quelle presse voulons-nous soutenir ?

A nous de voir, inutile de développer.

                             Edwy Plenel entend bien
                                                                    « Parier sur notre liberté. »



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NOTES DE BAS DE PAGE :

1* Michel Onfray, La communauté philosophique, manifeste pour l'université populaire, Galilée, P 46 Michel Onfray dans ses écrits, « La communauté philosophique », énonce le «  principe indigent » de certaines publications. Or ce passage résume à lui seul le principe fondateur de ces émissions dépotoirs où règne en maître cette politique du :  « Pas de pensée, pas de thèses, évidemment pas de position critique, pas de propositions éthiques, ontologiques, pas d'alternatives politiques, pas d'utopie, pas de mondes nouveaux. Du jeu, du ludique, des paillettes, le monde de télé-réalité prenant la philosophie en otage. » 
2* Cédric Lagandré, L'actualité pure, essai sur le temps paralysé PUF, Paris, 2009; P 21
3 * Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois, op cit p 110-111.
4* France 2, avril 2010. Le nom du journaliste n’est pas important, car il ne s’agit pas de dénoncer un individu mais un contenu. Des pratiques largement répandues, présentes dans tous les journaux, toutes les chaînes.
5 *définition de l’INFORMATION, subst. fém.
2. Action de s'informer, de recueillir des renseignements sur quelqu'un, sur quelque chose. Ma dernière démarche, après deux jours de courses et d'informations infructueuses, avait été de prévenir la police (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 88).Les moyens d'information qui sont à ma portée deviennent de plus en plus insuffisants. Ma qualité (...) me défend d'entrer dans les endroits où s'élaborent maintenant les choses humaines (Renan, Drames philos., Jour an, 1886, p. 706):
3. Ensemble des activités qui ont pour objet la collecte, le traitement et la diffusion des nouvelles auprès du public. Une information honnête, libre, manipulée, objective; filtrer l'information; les grands moyens d'information; le marché mondial de l'information; le Ministère de l'Information. [Simon] approuvait ces projets et voyait un avenir secondaire s'ouvrir à lui dans la grande information (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 24):
http://www.cnrtl.fr/definition/information
6* Édgar Morin, science avec conscience, éd du Seuil, point, 1990, ISBN : 2-02-012088-7,
p 39 : L'objectivité, poursuit le directeur de recherche au CNRS, semble une condition sine qua non, évidente et absolue, de toute la connaissance scientifique. Les données sur lesquelles se fondent les théories scientifiques sont objectives, elles sont objectives par les vérifications, par les falsifications, ceci est absolument incontestable. Ce que l'on peut contester, à juste titre, c'est qu'une théorie soit objective. Non, affirme-t-il clairement, une théorie n'est pas objective : une théorie n'est pas le reflet de la réalité, une théorie est une construction de l'esprit, une construction logico-mathématique, laquelle permet de répondre à certaines questions que l'on se pose au monde, à la réalité. Une théorie se fonde sur des données objectives mais une théorie n'est pas objective en elle-même. 
7* « Pourquoi faut-il une presse libre ? » Salon du livre d’Arras - Cinémovida. 1er mai 2015- 11h30
 Avec Edwy Plenel de Mediapart- Maurice Ulrich  de L’Humanité  - Franck Jacubek de Liberté Hebdo- Denis Sieffert de Politis.
Voir en fin d’article la vidéo et les phrases-clefs.
8* Paul Jorion : Anthropologue, sociologue, spécialisé dans les sciences cognitives de l'économie.  Propos reproduits « en live » à une ou deux virgules près…  Les matins de Marc Voinchet du jeudi 15 avril 2010, France Culture, 8h28. « Il y a un certain nombre d’évènements mais on (les médias) ne les relie pas ensemble… » explicite Paul Jorion Ou alors on relie des éléments insignifiants ensemble. »
9* Pierre Bourdieu, Sur la télévision, p 59
9 ** « On dit toujours, au nom du crédo libéral, que le monopole uniformise et que la concurrence diversifie […] j’observe seulement que, lorsqu’elle s’exerce [...], elle homogénéise »  Pierre Bourdieu, Sur la télévision, p 23.
10 *  Le socle du métier d’historien. Conférence – Salon du livre d’Arras «  L’historien et l’engagement du 1er mai 2015.
Voir la vidéo et les phrases-clefs en fin d’article.
11 * « On dit toujours, au nom du crédo libéral, que le monopole uniformise et que la concurrence diversifie […] j’observe seulement que, lorsqu’elle s’exerce [...], elle homogénéise »  Pierre Bourdieu, Sur la télévision, p 23.
12* Alain Bentolila – Médiapart
Nous perdons aussi progressivement le sens des mots. C'est particulièrement vrai en politique, où il est facile d'employer des mots-valises, sans en préciser le contenu ("réformes", "valeur travail",...) ou des mots qui ne veulent plus rien dire ("formidable", qui étymologiquement signifie "qui fait peur" !) ou qui décorent le discours officiel, l'humanisent ("démocratie", "républicain", "humaniste",...), ou encore des oxymores ("droite sociale", "gauche moderne"). Même le nom des partis ont perdu leur sens : l'UMP n'est plus "populaire", le parti socialiste n'est plus "socialiste" (au sens initial de l'économie administrée par un Etat possédant les moyens de production), le parti radical n'est plus "radical" (initialement ce terme signifiait l'extrême, éloigné du centre, sur l'échiquier politique), le Nouveau Centre n'est pas au "centre" puisque rallié à la droite et même, selon les dires de Hervé Morin, une "deuxième droite" !
Alain Bentolila – Médiapart
http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-anne-kraft/120511/alain-bentolila-tout-part-de-la-langue
13 * AFP : Bien des journaux sont construits à partir d'une source unique, sûre : celle de l'AFP (agence française de presse). Secundo : pour les journalistes, la lecture des (concurrents) est la base du métier. «  Dans les comités de rédaction, on passe une part considérable du temps à parler d'autres journaux, et en particulier de « ce qu'ils ont fait et qu'on n'a pas fait » (« on a loupé ça!) et qu'on aurait dû faire –sans discussion – puisqu'ils l'ont fait. »  Ce qui fait conclure Pierre Bourdieu par un terrible : « Cette sorte de jeu de miroirs se réfléchissant mutuellement produit un formidable effet de clôture, d'enfermement mental. » 
De fait, il suffit de passer d'une chaîne à l'autre pour se convaincre de l'extrême similarité de leurs contenus.  Il serait faux espérer structurer sa pensée à partir de ces nouvelles « choc », de ces tornades ininterrompues, de ces déferlantes, de ce flux.
14 * : Cédric Lagandré, L'actualité pure, essai sur le temps paralysé , op cit p 22
15 *Cynthia Fleury & Raphaël Enthoven, le 14 mars 2015, dans une rencontre au théâtre de l’Odéon consacrée au courage chez Hannah Arendt. (Article à venir).

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* Conférence – Salon du livre d’Arras «  L’historien et l’engagement du 1er mai 2015
I Le socle du métier d’historien.

Il y a des technicités pour savoir lire un document.
Un document lisible n’est pas forcément facilement compréhensible.
Il faut pouvoir entrer dans la culture de ce dont on parle.  Il faut avoir des préalables pour pouvoir lire les documents d’époque.
Il y a toute une méthodologie pour lire les documents.

L’histoire n’est pas un récit, c’est une question. C’est un problème.
Sinon, vous êtes un chroniqueur. Vous racontez… L’histoire c’est répondre à un problème. Il faut avoir des éléments de contexte. 
L’histoire, ce n’est pas un récit, c’est une question. 
Quels sont les rapports de pouvoir ? 
Comment fonctionne une société ? 

Ce qui est en jeu est bien l’analyse. Un travail de réflexion. 
Etre capable de travailler sur des documents originaux. De poser une question. De poser un problème.

Ensuite, il y a la réalisation. 
Le métier de l’historien est de réfléchir… C’est un vrai artisanat…

La critique… 
L’historien doit avoir une distance critique vis-à-vis des documents : Qui les a écrits ? Pourquoi ? Comment ?  Quels sont les enjeux ?
En quoi l’étude de ce document là présente un intérêt ? Apprendre à avoir un regard critique.





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Edwy Plenel et Maurice Ulrich
Phrases-clefs : 

« Pourquoi faut-il une presse libre ? » Salon du livre d’Arras - Cinémovida. 1er mai 2015- 11h30

 Avec Edwy Plenel de Mediapart- Maurice Ulrich  de L’Humanité  - Franck Jacubek de Liberté Hebdo- Denis Sieffert de Politis. 

Vidéo 1 : Edwy Plenel « Aux sites citoyens » !
Le numérique ne s’oppose pas aux journaux. 
Les alarmes.

« Mes parti pris doivent rencontrer ceux des lecteurs. »  
Apporter des informations et pas des opinions. Apporter ce qui se trouve au cœur de l’actualité. 
Faire du numérique l’inverse de l’immédiateté, de la superficialité, du flux continu.
Journalisme moins formaté.  

Droit de savoir
Se détacher des influences de l’argent 
Se dresser contre les régressions

2 - Maurice Ulrich  de L’Humanité – Reportage ou faits divers ? 

« Nous, notre travail de journaliste, c’est justement cette déconstruction d’une idéologie qui ne dit pas son nom. » 
On est en train de nous construire une société sécuritaire et compassionnelle. 
Dans ce couple, nous ne sommes plus des citoyens.
Nous ne sommes plus des acteurs, 
« D’un côté on vous endort, d’un autre côté, on vous plaint. » 


3 - Denis Sieffert – Presse d’opinion ou presse d’information ? 

 Se régénérer en tant qu’humain. 

Arrêter de se faire attaquer jusqu’à l’os
Ne voir que le consommateur en l’autre, 
C’est « attaquer l’humanité jusqu’à l’os »
Le fait peut être menteur, il nous faut un appareil critique. Des méthodes de décryptage.  D’analyse

3 - Franck Jacubek de Liberté Hebdo
Risque d’emprise

4 – Edwy plenel – Médiapart – « Avoir le droit de savoir, c’est essentiel. »   
« Savoir est un enjeu essentiel »

La bataille de la presse
La presse d’industrie versus presse
La presse n’est pas hors du monde.
Ayez peur et je m’occupe du reste. 
La peur ne passera pas par nous. 
La liberté ce n’est pas chipoter. Il est important de garder son indépendance.

5 – Les racines de la France

6- « Tout article doit apporter quelque chose »

Nous sommes sommés d’apporter une plus value
Il faut convaincre le public qu’un article peut lui apporter quelque chose.  Par l’enquête. Par le reportage.  Par l’analyse. 
Ne pas être un lieu de précarité, de flux, 
Notre richesse ne va pas à des actionnaires mais à ceux qui produisent des richesses au service du public.

Parier sur notre liberté.  







La survie du plus funk - Darwinisme musical...

mardi 5 mai 2015

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lundi 4 mai 2015

"L'historien et l'engagement", Nicolas Offenstadt & Kris, Salon du livr...




L’historien et l’engagement


Nicolas Offenstadt - 
Photo Le Chêne parlant 1er mars 2015

"Le métier de l’historien, c’est d’empêcher les confusions et de donner l’épaisseur du temps."

"L’histoire, un combat au présent."

Quelques phrases-clefs :


I Le socle du métier d’historien.

Il y a des technicités pour savoir lire un document.
Un document lisible n’est pas forcément facilement compréhensible.
Il faut pouvoir entrer dans la culture de ce dont on parle.  Il faut avoir des préalables pour pouvoir lire les documents d’époque.
Il y a toute une méthodologie pour lire les documents.

L’histoire n’est pas un récit, c’est une question. C’est un problème.
Sinon, vous êtes un chroniqueur. Vous racontez… L’histoire c’est répondre à un problème. Il faut avoir des éléments de contexte.
L’histoire, ce n’est pas un récit, c’est une question.
Quels sont les rapports de pouvoir ?
Comment fonctionne une société ?

Ce qui est en jeu est bien l’analyse. Un travail de réflexion.
Etre capable de travailler sur des documents originaux. De poser une question. De poser un problème.

Ensuite, il y a la réalisation.
Le métier de l’historien est de réfléchir… C’est un vrai artisanat…

La critique…
L’historien doit avoir une distance critique vis-à-vis des documents : Qui les a écrits ? Pourquoi ? Comment ?  Quels sont les enjeux ?
En quoi l’étude de ce document là présente un intérêt ? Apprendre à avoir un regard critique.

II Quelle validation d’un livre d’histoire ? 

L’historien est validé par les pairs, la communauté.
La notoriété peut constituer un handicap pour la carrière universitaire.

III Usage et mésusage de l’histoire : L’histoire… pour… quoi faire ?

Attention à l’usage intensif de l’histoire.
 Lire la lettre de Guy Môquet lors d’une cérémonie fige ce document.
Transformer une lettre en cérémonie publique. Sortir cette lettre (des programmes) pour en faire un instrument politique.
L’idée est de reconstruire du symbolique. C’est de faire du politique. L’histoire n’est pas faite pour être utilisée politiquement. C’est le retour du « National ». Le « National » est un élément pour cimenter les gens.
Ce sont des vendeurs de nostalgie. L’histoire n’est pas un produit marketing pour faire du « tous ensemble ».
C’est une histoire du coup, qui exclut. Il faut adhérer à une « histoire ». C’est le contraire de la critique.
« Les historiens sont là uniquement pour attester des faits » dit Henri Guaino.
L’historien n’est pas un antiquaire
Garder l’histoire comme un élément de discussion et non comme un élément d’adhésion.
On passe subrepticement d’une histoire critique à une histoire d’adhésion.


IV L’identité nationale.

C’est un concept politique. On peut parler d’identités au pluriel.
Qu’est ce qui fait la francité du néolithique ?
C’est quand la France ?… Je ne sais pas. L’histoire, c’est quelque chose de fluide.
Il ne faut pas confondre histoire et roman national.
Le roman national, c’est de faire croire que de toute éternité, les choses ont toujours été ainsi.

V Le rôle de l’histoire dans les rapports de pouvoir…

Les femmes avaient été les exclues de l’histoire.
Le rôle de l’historien n’est pas de rester dans sa tour d’ivoire mais de donner des armes aux citoyens…
Donner des armes aux citoyens, ça me tient à cœur encore aujourd’hui.


VI La tension critique de l’histoire.

C’est ça, le métier de l’historien, c’est d’empêcher les confusions et de donner l’épaisseur du temps.


samedi 2 mai 2015

Pourquoi faut-il une presse libre ? Edwy Plenel, Maurice Ulrich, Franck...