samedi 25 février 2023

De rose et d’aube, Starry Night –Jordan Critz

 



De rose et d’aube



Au ruban des bois parfumés

Brumes aux aubes,

Tapissées de fluides lumières,



Gouttes à peine posées

Sur les joues des heures versées,


Prières aux jours entamés,

J’avance,

Comme un sort jeté à deux soirs du cœur,



Regards lancés derrière des doigts croisés,



A deux battements des larmes

Tout de silences possédés,


Entre croire et réalité,,,

Je longe la frontière,

Buvant les courbes démesures

Des épaules arrêtées


Suivant les battements sortilèges,

Entre matière et souvenir,

D'une âme aimant son sujet,













samedi 30 avril 2022

L’Art est-il un cas singulier de l’impossible ? Silvana Estrada - El agua y la miel (Video No Oficial)

 


         Les aurores tremblées ont toujours ceci de particulier qu’elles se lèvent au jour sans raison, Eclairage salvateur des délires intérieurs.  


L’artiste joue juste. Jouer juste, c’est calculer, appliquer, appliquer, affaiblir. Le musicien/chanteur ne devrait donc aucunement toucher l’âme : la forme parfaite étant trop précise pour opérer un bouleversement. Et pourtant. l'artiste sait si parfaitement se jouer des lois du monde que le temps s’en trouve enfanté de mille facettes. Sensibilité tremblante. Nulle question de traduction.  Tout est là dans une conjonction sans soi mais d’autres mêlés.

vendredi 7 janvier 2022

De l'épaisseur d'un livre - HAVASI — Ad Martem

 


 (Dans la paume d’un livre)

Au détour d’un instant las (quand le mirage du monde finit par aveugler), (quand le carburant du jour brûle notre dernière lueur), (quand le plomb leste du sourire coule à pic). En ce moment parenthèse où la fatigue ride la surface des pensées. A cet instant – enfin - où l’envie grimace et le désir demeure sur-place, restent les livres.

Pas seulement la violence des lignes dissolvant la glu - ce sécateur des mots brisant le cadenas des clôtures - pas seulement Marguerite Yourcenar à l’œuvre noire où le scalpel des mots heurte l’acier et brise l’abjection de couleurs zénith, mais les pages d’un « homme qui rit » où la finesse grimace l’horreur d’un sourire figé…  Alors aux contreforts de la violence, s’adosse un cri… Vital, sans doute… Mais également fatigué. Exténué. Un signe, une image hurlée aux creux des démences. Humaine résistance (silencieuse mais non muette) en acte, qui frappe aux tempes ses ultimes battements, infirmes tremblements, laissés en partage. Quelques fragments salutaires notés d’une main impatiente. Armes solides faites de couleurs dorées à l’encre des mémoires terreuses, souvenirs pouvant toucher les âmes radicales, ébranler les certitudes de fer et ouvrir les esprits. Parcelles de fibres délivrées au creux d’un feuillet, lignes gravées sous le serment des doigts, Rimbaud de papier soufflé à l’épaisseur du temps ; tourbillon de fibres où les humaines déceptions craquent, tremblent et vibrent au pas feutré des hésitations subtiles. Braises de souche où le frôlement est un rempart, où la douleur sépia des tornades fond le sable en brûlures. Souffle où chaque lettres fait de l’air chahuté, une altitude habillée de présences.

 

Volume invincible où l’on peut puiser, savourer, chercher, s’évader, flâner sans jamais s’égarer.