Parfois,
laisser courir les brumeurs permet de laisser surgir les ondulations radieuses.
Ce n’est point de la lâcheté mais au contraire, développer une fidélité crasse au
chant du chaos. En ce cas, l’élévation
des tonalités brusques et remuantes suppose de vivre les noirceurs toujours là,
encore, incrustées avec souplesse, On
appelle cela dépassement. Sagesse. Etat de pleine conscience. Plénitude. Est-ce
cela la sagesse ? Rien n’est moins sûr. Le dépassement suppose une
solidité intérieure. Une conjonction du bas et du haut. Une adhésion au tendre
et au dur. Un saut qualitatif. Un oubli. Une foi inalliable en l’avenir.
Or quel penseur digne de ce nom revendiquerait
cela ? Qui peut se dire, « oui, certes, le monde est tel qu’il est mais
je l’accepte ainsi » ? Personne – mis à part un fou ou un adepte du
développement personnel (expression pléonastique) voire encore un idéaliste. Or,
si le fou est enfermable dans le champ de ses pensées, l’idéaliste, lui, détient
une folie auto-persuasive pathogène, celle de croire en l’avènement de ses espérances.
L’homme du « lâcher prise » pris dans cet étau effroyable d’une réalité qui l’étouffe et d’un idéalisme inatteignable
finit donc par se débarrasser de tous sentiments. Etat qui le rend - à tort - supérieur. Et lui confère en réalité une distance
étrangère à la vie. Sa situation supposée de vivant n’est que négation. Négation
de vivre avec un autre (le moine est familialement solitaire – le contraire lui
causant bien trop d’ennuis), négation d’une quotidienneté attardée et abêtissante (le
moine préférant les échanges programmés à heures fixes).
En ce sens, toute porte-monnaie salvateur est un leurre.
En ce sens, la réponse est en vous.
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