samedi 27 novembre 2021

Ne peut-on convertir l’errance en féconds vagabondages ? La vague – Yann Crépin

 


 Sommes-nous des esprits solitaires, perdus dans leurs cuirasses ? Bulles d’écume tournant les vagues des jours, l’une après l’autre. Poussières roulant au vent des cailloux. Terres coincées dans la camisole des sentiers. Ames lourdes cheminant entre ronces et orties. Souffles voguant sans remède, 

                                 

                                         solitaires désespérément ?  


Ou sommes-nous poreux - effractions du passé à soi portant ? Substances saisies par le mercure aux frontières de notre propre vie ? Ames traversées d’esprits mondes ? Ombres et mystères portés par des égos au-delà de notre air ? Regards soulevés par le « je » d’œuvres pulvérisant les fondements.  Frères aux trois-quarts fiévreux, rutilants d’hémisphères, insaisissables, frissonnants de chair. Cœurs tout en détresse furieuse. Argent sous la lueur du temps. Hantés des justesses passées. Etres fiers des soirs avenirs. De tendre et de vent. Proches du chant poussant la houle vers les sables dansants.



 20.11.2021


jeudi 11 novembre 2021

L’encre de la littérature n’est-elle assez solide pour soulever un homme à 20 000 lieues au-dessus du réel ? HAEVN - We Are (Symphonic Tales)

 


Une réalité en prise directe avec la vie et ses armées d’esprits : la larme d’un cil à paupière d’espoirs, l’effritement singulier d’une rencontre qui s’échappe, une nuit étoilée splendidement froide, les notes égarées d’un piano, la mémoire fugitive d’un visage tourné lentement vers l’arrière, la symphonie du destin lisant des partitions envolées, la pénombre de mains posées sur la cire d’un parquet…  Et au long des murs escaliers, les livres aux pages gonflées d’avoir trop bu  les soirs esseulés.

 

Certains textes sont des cathédrales de tourments, des blocs arrachés au bonheur passé, des marbres de sourires échoués sur les coraux souvenirs. Et  - pourtant – ces ancres  jetées sur les récifs pulvérisent la pierre du présent en nuages aériens. Et pourtant ces effeuillés de mémoire crépitent d'étoiles et de nuit.