vendredi 22 janvier 2021

Le cri – Benjamin Clémentine

 


Le cri n’est pas un hurlement mais un chant, une incertitude livrée à l’observation des vivants. Car il y a un peu de froides frontières... Il y a des vertiges  mortifères derrière le souffle court. Tant de confidences laissées, tant d’écorchures posées. Tant de soi exposé. Un peu d’espérance chargée de faiblesse. Un peu de chair arrachée aux ardents désespoirs. Un souffle pas vraiment fort – une étincelle tirée des flammes - et c’est tant mieux – car des descentes, de celles qui vous blessent et vous plongent dans une impénétrable solitude, de celles que vous ne pouvez nier par manque d’oxygène mais que vous revendiquez au nom des altitudes... De ces confidences  qui vous nuisent… Qu’en ferez-vous ? De ces acides,  que déciderez-vous ? De les taire ou de les hurler ? De ces maux que ferez-vous -  au fort de vos entrailles. De ces vérités que vous appelez incertitudes – parce que vous les connaissez. Parce que vous saisissez la solitude/ le creux/ le fond/ le silence/ la solide prudence – parce que vous pesez la nuance – parce ce que vous saisissez... Oui, le faible n’avance qu’au rythme des autres. Oui, vous l'entendez, vous percevez la musique que ce monde arrange. Alors quoi ? Qu’allez-vous faire ? Crier ou prier ? Vous taire ou écrire ?  Laisser ou agir ? Changer le moi en eux ? Ou laisser la cuirasse du moi couler au long des étendues désespérantes ? Qu’allez-vous faire ? Percer les cuirasses impassibles des humains imbus d'eux-mêmes au risque d’y rester ou chanter le bien à l’aune du rien ?   






vendredi 1 janvier 2021

Il y a quelque chose à dire…. Futur Island - She is like the moon

 

 

Derrière le silence, sous la brièveté d’un regard à peine posé. Derrière l’impensable, sous l’imperturbable, au fin fond d’une tonne de distance toujours cette fausse légèreté   … Un espace sans doute trop grand pour être traversé.     Et pourtant enfoui,  au plus proche, au fond de soi, c’est étrange, comme une pierre en poche, au sable des proximités. Il y a quelque chose à te dire de ce petit sentiment. Imperturbable et léger, placé à égale distance du vertige et de l’hiver. Et il y a quelque chose à crier sous le froid mélange de la présence et de l’absence. Comme la pierre scellée sur le marbre impassible des destins sidérés.