Le cri n’est pas un hurlement
mais un chant, une incertitude livrée à l’observation des vivants. Car il y a
un peu de froides frontières... Il y a des vertiges mortifères derrière le souffle court. Tant de
confidences laissées, tant d’écorchures posées. Tant de soi exposé. Un peu
d’espérance chargée de faiblesse. Un peu de chair arrachée aux ardents désespoirs.
Un souffle pas vraiment fort – une étincelle tirée des flammes - et c’est tant
mieux – car des descentes, de celles qui vous blessent et vous plongent dans
une impénétrable solitude, de celles que vous ne pouvez nier par manque d’oxygène mais
que vous revendiquez au nom des altitudes... De ces confidences qui vous nuisent… Qu’en ferez-vous ? De
ces acides, que déciderez-vous ? De
les taire ou de les hurler ? De ces maux que ferez-vous - au fort de vos entrailles. De ces vérités que vous appelez incertitudes – parce que vous les connaissez. Parce que vous saisissez la solitude/ le creux/ le fond/ le
silence/ la solide prudence – parce que vous pesez la nuance – parce ce que vous saisissez... Oui, le
faible n’avance qu’au rythme des autres. Oui, vous l'entendez, vous percevez la musique que ce monde arrange. Alors
quoi ? Qu’allez-vous faire ? Crier ou prier ? Vous taire ou
écrire ? Laisser ou agir ? Changer le moi en eux ? Ou laisser la cuirasse du moi couler au long des étendues désespérantes ?
Qu’allez-vous faire ? Percer les cuirasses impassibles des humains imbus d'eux-mêmes au
risque d’y rester ou chanter le bien à l’aune du rien ?