Les génies ne se
sauraient se contenter de ce qu’on leur donne. Les règles du monde les
ennuient. Ils ne s’agenouillent pas au décret des hommes mais font de la
culture les gammes d’un infini tumultueux. Car le génie ne s’affiche pas. Il
tâtonne. Il n'affirme pas. Il hésite. Ne croit pas mais soupèse. Ne note pas
mais évalue. Avance. Recule. Perd, gagne. Rien ne saurait le rassurer. Il
connait trop la complexité du monde pour croire en un savoir universel. Il
perçoit trop intensément les limites humaines pour ne pas se décourager
d’exister. Et pourtant – paradoxe des paradoxes – il sait s'associer au
monde. Tout en avancées ténues lâchées au comble du déconcertant. Par
volubilités épuisantes. Par solubilité
de soi en tout. Par oubli. Par mégarde. A l’aune des différences acquises.
Certes infimes – à l’échelle de l’univers – grandioses donc.
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