mercredi 19 mai 2021

Michel Lagarde - La naissance du génie

Les génies ne se sauraient se contenter de ce qu’on leur donne. Les règles du monde les ennuient. Ils ne s’agenouillent pas au décret des hommes mais font de la culture les gammes d’un infini tumultueux. Car le génie ne s’affiche pas. Il tâtonne. Il n'affirme pas. Il hésite. Ne croit pas mais soupèse. Ne note pas mais évalue. Avance. Recule. Perd,  gagne. Rien ne saurait le rassurer. Il connait trop la complexité du monde pour croire en un savoir universel. Il perçoit trop intensément les limites humaines  pour ne pas se décourager d’exister. Et pourtant – paradoxe des paradoxes – il sait  s'associer au monde. Tout en avancées ténues lâchées au comble du déconcertant. Par volubilités épuisantes.  Par solubilité de soi en tout. Par oubli. Par mégarde. A l’aune des différences acquises. Certes infimes – à l’échelle de l’univers – grandioses donc. 

https://www.michellagarde.com/dramagraphies/dramagraphies-2




Michel Lagarde 14.10.2017