Sans espace ni masque,
Sans lumière ni ombre,
Un au-dessus du sombre,
A la recherche des pupilles lâchant les armes,
Aux joues bercées de charme,
Là, entre soi et les autres,
Seul au sein des yeux perdus,
Chargeant sans cesse l’instant,
De multiples accords,
Et pourtant,
Saisissant au creux de l’espace,
La lueur d’un être,
Sans lieu ni pourquoi
mais peut-être,
A affût du mystère,
Cherchant la brume saisissante,
Goûtant la lenteur effleurant,
Là présente,
D’une matière éclairante,
Comme le condensé,
D’un regard soulevé,
Par l’éclat des ombres,
La fugace beauté,
D’un visage bercé
De décalages légers,
Aussi subtils qu’une flamme
Vibrant à l’air des âmes.
Et moi, tout debout,
Sans choix, éperdu,
Vivant sans accord fixe
Mais saisissant les eaux piquées de larmes,
Buvant les volutes roulant aux pieds,
Jouant
Saisi dans cet espace épais,
Autant de temps laissés,
Autant de chocs superposés,
Sans avenir ni passé
Un temps,
Où le rien vous frôle sans s’arrêter,
A la recherche d’un visage,
Muet à force de tout dire,
Léger d’une lourdeur évasive.
Tous ces mots que je connais,
Le roulement respiré,
Des portraits familiers,
La sonate habitée,
Des textes recherchés,
Tu es là,
Oui,
Tout est là.
Si proche et pourtant…
Petite marche vers l’avant,
Où l’infime suspend la saveur,
Du pas sensible et incertain,
Malhabile et puéril,
Imprécis et vibrant,
Un moment proche,
Où assurément,
Tout est toi,
Et pourtant.