Enseigner la géographie au cycle 3 – CRDP – le mercredi 22 janvier 2014
Bernard Emptoz , université de Grenoble, ESPE.
Vermeer - Soldat & Jeune fille riant - 1659
« Voyage en géographie »
La géographie est considérée actuellement comme une ‘science sociale’. Cependant, bien des phénomènes physiques doivent être relativisés. Le géographe peut travailler sur les mêmes domaines que le chercheur en sciences sociales. Elle se place clairement du côté des hommes. Ce qui change, c’est l’échelle.
1 – Un peu d’histoire…
Le géographe de Vermeer est un homme de cabinet.
Il est devenu explorateur. Avant la géographie se plaçait du côté de la nature et de l’homme.
Aujourd’hui, la géographie s’enseigne souvent avec une carte et un globe. Des sorties sur le terrain sont également proposées.
Dans les manuels, on trouve des photos de paysages. Le questionnement est souvent le même :
a) Situer – Décrire soit, localiser - décrire, sont deux opérations récurrentes.
Naturellement, la description a des limites. Dès lors, comment dépasser ce constat ?
2 – La géographie, la conquête d’une analyse.
La géographie est une science sociale, elle s’intéresse à l’homme. La description ne saurait suffire.
Il s’agit d’expliquer l’habitat, la manière dont les hommes occupent l’espace.
« Dessine ta ville »… L’élève dessine son quartier « Elle confond ville et quartier » Antos. Est-ce vrai ou dessine-t-elle ce qu’elle connaît ?
Le village en fond de vallée.
Souvent, en classe, une photo sert de support au croquis. Le croquis n’est pas vu comme un moyen mais comme une fin.
Il s’agit de proposer un titre, de le qualifier, de l’analyser. De s’interroger. Pourquoi les hommes ont installé ce village à cet endroit là ? D’instaurer une démarche de recherche.
Le but étant de chercher pourquoi ce paysage est organisé de cette manière ?
Des études (IGEN – Monsieur Claus Inspecteur général de 2007) montrent qu’en classe, le niveau local est souvent bien étudié. En revanche, les zones industrielles sont peu vues. [Critique des enseignants qui n’auraient pas « compris » la géographie. ] Les traces écrites sont limitées. Ecarts entre les programmes et la réalité vécue en classe.
Les démarches : Décrire – identifier et connaître les caractéristiques – comprendre / analyser – représenter (schéma, tableau, résumé, schéma fléché…).
Les outils : globe – cartes – paysage.
Les échelles : Locale – nationale – européenne – globale
L’ouverture aux problèmes sociétaux : éducation au développement durable.
3 – La géographie, une question de représentation ?
Une question d’échelles : petite – moyenne – grande.
Avec ‘Google Earth’, on dispose d’un atlas en ligne. Géo-portail est également utilisable.
Le cheminement ou – pour le géographe – le jeu des échelles (intercalaire).
Aller d’un lieu (Zone de tourisme) que l’on étudie pour aller vers l’ensemble des lieux touristiques.
Le but est de comprendre les régularités et les différences entre les lieux. Cela montre les tendances générales (les hommes se concentrent en un lieu en fonction de critères particuliers.) L’atlas peut-être un support de rêve. Il est nécessaire de l’utiliser.
4 – Une démarche d’investigation pour aborder la géographie.
Document Bernard Emptoz.
« Penser la géographie », se poser des questions, émettre des hypothèses.
Repérer les zones, répondre à la question du « où » et du « quoi » associés au « qui ». Qui a fait ça et pourquoi ? Il existe une logique.
On parle de « modèles »
Procédure :
1) Constat : on identifie, on décrit. (Où, quoi ?)
2) Donner une explication : comprendre les caractéristiques de ce qui est étudié, les raisons qui expliquent cette géographie. (Pourquoi ?)
3) Dimension temporelle : depuis quand ? (Comment, depuis quand ?)
Penser à varier les documents proposés.
Varier les sources. Mettre en regard le discours optimiste d’une station de ski sur le développement durable et présenter, ensuite, un document issu d’une association écologique, critique quant à l’utilisation de l’eau pour l’enneigement et la dégradation de l’environnement.
On étudie ici la conséquence de nos actes sur l’espace géographique.
Contrebalancer l’image idyllique des livres.
Quelle conséquence a l’aménagement d’une zone industrielle sur la santé humaine ?
Il peut-être intéressant de dater le document.
5 – la construction des notions géographiques.
Ces notions sont transversales. Elles peuvent être construites progressivement. La définition, par exemple le concept de relief ou de paysage, peut évoluer.
Paysage : c’est ce que l’on voit, puis c’est un concept : paysage urbain.
Penser au lexique. Il s’agit d’expliciter également les verbes comme « localiser » ce qui est peu souvent effectué. On peut créer un cahier de cycle avec les termes étudiés.
On peut également créer avec les élèves une « fiche méthode ».
6 - La problématisation des thèmes de géographie.
La population en France et en Europe. Où vivent les Français ? Les Européens ? Quels facteurs explicatifs ? Pourquoi travaille-t-on sur les villes ? Parce que les villes organisent l’espace au niveau des voies de transport, les voies de communication. Ce qui crée un effet tunnel (Les portes d’entrée sont favorisées au détriment des zones n’en bénéficiant pas. Ségrégation spatiale et spécialisation des espaces).
Pourquoi la France dans le monde ? Il s’agit de montrer le rayonnement de la France.
Le déroulement : Partie du programme à travailler => Questions à résoudre => Principales notions (territoire, peuplement, etc.) => pistes de travail => documents supports.
La séquence ne doit pas être pilotée par le document.
Le tableau à double entrée ou le schéma fléché permettent d’aborder la complexité de la situation.
Ne pas hésiter à aller sur le terrain. Observer l’espace proche (La cour, devant l’école, dans le quartier, la ville). Rechercher les photos communales. Travailler à partir du logo de la région. Penser aux sites des régions et communes. Penser à Mapy.
Quelle géographie pour le cycle 3 ? … Commencer à comprendre le monde.
Questions réponses :
Le support de rêve ? De curiosité ?
Monsieur T. : « Lorsque j’étudiais, enfant la géographie, j’avais envie de voyager. J’essaye encore de transmettre ce plaisir. Aujourd’hui, avec le développement durable, la géographie est abordée depuis sa part négative, n’est-ce pas gênant ? »
Monsieur Antos : "Effectivement, le côté poétique de la géographie n’apparaît pas dans les programmes. »
Monsieur T. : Quand on demande aux élèves : c’est où ? Ça se situe où ? Ils répondent : c’est long (temps).
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Blogues -
LE LOUVRE
Johannes ou Jan VERMEER (Delft, 1632 - Delft, 1675)
L'Astronome ou plutôt L'Astrologue
1668
J. Martinon - Vermeer et les cartes de géographie
http://www.mgm.fr/PUB/Mappemonde/M387/p24-26.pdf
- 1668L'Astronome ou plutôt L'Astrologue1668
Vermeer
http://kerdonis.fr/ZVERMEER01/page2.html
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