Que faire, interroge le
philosophe Bernard Stiegler, quand, d’ici
peu, les formes d’emploi que nous avons connues n’existeront plus ? Quand
30% des emplois disparaîtront au profit des robots ? Quand les compétences
humaines seront passées dans la machine, que restera-t-il au travailleur pour
prouver qu’il est employable ?
Bernard Stiegler - Photo Le chêne parlant
C’est une barbarie de détruire
les systèmes sociaux, n’hésite pas à dénoncer le philosophe engagé au sein de
plusieurs projets et associations. 1*
Face à l’entropie qui décompose
la société de toute part. Face aux savoir-vivre détruits. Face à une espérance
de vie décrite par Amartya Sen, prix Nobel d’économie, paradoxalement plus
élevée au Bengladesh qu’à Harlem, tant le consumérisme a détruit le tissu
social et les capacités des habitants d’une ville, c'est-à-dire les savoirs.
Face aux informations balancées
sur la toile à 200 millions de mètres par secondes - soit deux fois plus
rapidement que la foudre, précise-t-il, laquelle ne tombe qu’à 100 millions de mètres
par seconde. Il faut – poursuit-il, créer de la néguentropie : c’est-à-dire
de la culture et du rêve. Il faut pouvoir exister dans un monde qui n’a pas
besoin de vous. Redistribuer. Instituer un revenu, à la manière des intermittents
du spectacle.
Bernard Stiegler - Photo Le chêne parlant
En d’autres termes, réintroduire
de la responsabilité et lutter contre la barbarie. Croître au sens de l’étymologie
grecque, phusis, du verbe "Phusein",
c’est l’origine de la physique. C’est ce qui fait que le monde se transforme,
est dynamique… C’est l’harmonia.
Nous nous devons de construire un
nouveau pacte social. Entrer dans une économie de la contribution, celle de la « capacitation »,
consistant à reconstituer les capacités de chacun. Autrement dit, passer au néguentropocène.
Le philosophe Pascal Chabot,
enfonce le clou. Le progrès utile, celui de la mesure instantanée, n’est pas le
progrès subtil, nuance-t-il. Or apprendre, douter, creuser, aller plus loin
dans la pensée sont des processus souterrains. Leurs bénéfices s’apprécient à
long terme, se détermine sur un temps long. Nous ne sommes pas dans la même
temporalité.
Mais des initiatives existent,
encore s’agit-il de « Faire monter l’intelligence collective au niveau du
politique. »
Bernard Stiegler - Photo Le chêne parlant
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1* Ars Industrialis
Association internationale pour
une politique industrielle des technologies de l'esprit
http://arsindustrialis.org/bibliographiebiographie
2*
https://sites.google.com/site/etymologielatingrec/home/p/physique-la
"Physique" vient du
verbe Grec, "φυω" ("phuo", dont l'infinitif est
"φυειν" "phuein", source Merriam Webster) signifiant
croitre, générer.
Ce mot Grec "Phuein"
est lui-même dérivé de la source indo européenne "bheu"[4], qui
signifie "croître", "être".
En sankrit "bhu"
signifie la terre, où croissent les cultures [5] comme opposé au ciel [6]
Cette racine donnera le grec
"pheo", ou le verbe grec "phuomai[7]" ou"fuomai"
("φυομαι"[8]) ou encore "phusis" qui a le sens du
"souffle", de "la vie". Son équivalent est la racine indo
européenne antérieure "bhu" [9] signifiant "croitre",
"être"
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